Michel Tapié – Ezio Gribaudo il peso del concreto – 1968
Sito web ufficiale dell'artista Ezio Gribaudo
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Michel Tapié – Ezio Gribaudo il peso del concreto – 1968

L’’art a maintenant tous les droits: la nécessité en avait été sentie par les Impressionnistes, passionnément vécue par les Futuristes, les Cubistes et les premiers Expressionnistes, et lucidement entérinée par Dada; et enfin vécue par les Abstraits Lyriques, l’expressionnisme abstrait et l’action painting, dans un délire euphorique portant les possibilités de l’aventure anarchique à ses extrêmes limites artistiques. Ceci étant acquis, il était bon de chercher un ordre autre, à une nouvelle “puissance” de l’art; il est, par contre, très stupidement facile de s’installer dans l’académisme de l’anarchie, qui est imposture et contradiction stérilement prétentieuse, et qui a mené à substituer à une avant-garde créatrice et aventureuse des modes stériles de tout repos dont le seul devenir est de se démoder (par définition d’ailleurs). Chercher un ordre autre suppose, artistiquement parlant, la rigueur d’un métier, d’une technique qui allie la lucidité à la sensibilité de ce que se doit d’être l’incarnation créatrice dépassant autant l’artisanat (qui est un honnête minimum mais ignoré des facilités de modes) que les inutiles évanescences; cela suppose surtout un dépassement de quelque éclectismes artistique que ce soit dans l’essentielle création de structures qui font qu’en fin de compte il y a oeuvre d’art. A travers les mille chemins proposés par l’’illimité des actuels éclectismes, Gribaudo a trouvé sa rigueur dans un extraordinaire métier de gravure utilisant ce que l’’outillage actuel a de plus sensationnel, et ceci, au lieu de l’attirer dans les pièges vains d’une inutile virtuosité, lui a fait faire des oeuvres qui ont la rigueur ascétique mais essentielle des artistes de la “métaphysique de la matière” qui est la sensibilité magique d’une transmutation où l’esthétique trouve son compte d’enchantement, dans le contrôle rigoureux d’une exceptionnelle technique au service d’une invention de structures lucidement décidées. Il s’agit du devenir même d’un artiste, dont la domination cohérente de ces mêmes structures conditionne le rayonnement du message artistique qu’est son contenu réel: c’est dans ce sens que le jeune critique Jean Jacques Lévêque, lui est peut-être actuellement le meilleur critique français, a pu apparier le principe de l’oeuvre récente de Gribaudo à celui de la poésie d’Ezra Pound. Que pourrait-on faire comme meilleur éloge..?